Installée, enfin !

Bonjour tout le monde !

Tout d'abord, je m'étais promis de ne pas le faire, mais je tiens à m'excuser pour le peu qu'il s'est passé ici ces dernières semaines.
Déménager, bouger de 600 km, ce n'est pas de tout repos ! Je pensais pouvoir passer plus souvent, mais trop occupée à déballer les cartons j'ai laissé le temps passer.
A partir d'aujourd'hui je me considère donc enfin comme installée !
Passer de la Bourgogne à la Gironde va me donner, j'en suis sûre, un bon coup de pouce. Ça va aussi me faire bouger davantage, j'ai maintenant une nouvelle région à découvrir.
Mais en attendant, j'ai quelques chroniques de retard et l'automne s'installe, je vais pouvoir reprendre mes lectures et passer davantage de temps dans mes loisirs.

Cet été était placé sous le signe du classique. J'ai lu quelques livres dont j'avais parfois un peu honte de n'avoir jamais lu... Parmi ceux-ci j'aimerais vous parler un instant de deux en particulier : deux romans adaptés au cinéma. Certes, mes souvenirs en sont altérés. J'ai vu Je suis une légende peu de temps après sa sortie... Mais bref, c'était surtout histoire de donner un thème à ces mini chroniques.



Je suis une légende - Richard Matheson


I am legend - 1954 - Folio (SF) - 228 pages

Chaque jour, il doit organiser son existence solitaire dans une cité à l'abandon, vidée de ses habitants par une étrange épidémie.

Un virus incurable qui contraint les hommes à se nourrir de sang et les oblige à fuir les rayons du soleil... Chaque nuit, les vampires le traquent jusqu'aux portes de sa demeure, frêle refuge contre une horde aux visages familiers de ses anciens voisins ou de sa propre femme. Chaque nuit est un cauchemar pour le dernier homme, l'ultime survivant d'une espèce désormais légendaire.


D'abord, j'aimerais préciser que ce livre ne date pas d'aujourd'hui. Il a d'abord été publié en 1954, chose que j'ignorais. Je l'imaginais dans les années 1990...
Ensuite, comment dire? Avais-je mal interprété le film? Dans mes souvenirs il y avait des zombies. Parce que figurez-vous qu'il n'y a pas un zombie dans ce livre. Non non non! C'est une histoire d'épidémie... de vampires. Donc rien à voir avec le film sur ce point. Et sur le reste non plus d'ailleurs. Ça reste une adaptation libre, pas mauvais en soi, mais donc on ne retrouve pas grand chose du roman de Matheson.
Un mec vit seul (oui, il est seul) et cherche l'antidote. Ensuite, j'aimerais seulement vous dire que j'ai été assez scotchée et que je voulais connaître la "vraie" fin de l'histoire. Qu'elle est tellement plus juste à mes yeux, qu'elle est tellement évidente qu'on ne s'y attend pas, en un sens.
Loin de regretter de m'être attardée dessus, je suis contente de l'avoir acheté sur un coup de tête. Je pense que je serais passée à côté de quelque chose.


La Planète des singes - Pierre Boulle

1963 - Pocket - 190 pages


Au XXXe millénaire, un couple, Jinn et Phyllis, parcourent le cosmos. Lors d'un voyage, ils aperçoivent une... bouteille dérivant dans l'espace. Elle contient le manuscrit d'un explorateur qui a découvert une planète dont les singes sont l'espèce dominante et où les êtres humains sont chassés comme du gibier et réduits à l'état d'animaux de laboratoires. Paradoxe que Boulle exploite tout au long du récit, à la manière d'un conte philosophique, pour observer les travers de nos sociétés.

Ha ! La planète des singes ! Quand je l'ai trouvé j'étais ravie ! J'avais vu par hasard l'adaptation de Tim Burton, et j'avais adoré. Mais là, c'est encore plus que ça !
Ce livre m'a laissé coi tout le long, et ce jusqu'à la dernière page. Il est tellement mieux que n'importe quelle adaptation cinématographique. Et je peux l'affirmer sans les avoir toutes vues pour la simple et bonne raison qu'on sent tout de suite que c'est un livre qui, dans notre société actuelle, ne peut être adapté fidèlement. On n'aura toujours des lacunes. L'Homme est bien trop fier pour faire une telle chose ! Et pourtant, Boulle a écrit ce livre et j'aime à penser qu'un jour ce sera fait. Que quelqu'un osera adapter ce roman tel qu'il a été écrit. C'est à dire en restant fidèle à la psychologie de ce livre.
Les Hommes sont des bêtes, vivant nues et incapables de se servir de n'importe quel outil. Bref, vous voyez un ours en beaucoup moins terrifiant ? Et bien voilà l'Homme de Soror. Et maintenant, imaginez des singes habillés, utilisant des outils, menant des expériences scientifiques sur l'Homme comme nous le faisons, parfois sans scrupule, sur des animaux de laboratoire. Et bien, je vous présente le Singe de cette planète. L'inversement des rôles est terrible et l'auteur ne mâche pas ses mots. C'est d'ailleurs là tout l'intérêt de ce roman.
En bref, retenez que le livre est cent fois mieux que n'importe quelle adaptation possible. Que l'Homme en prend pour son grade et ça fait du bien de lire un tel roman et de se resituer dans la nature.

Hygiène de l'assassin - Amélie Nothomb

1992 - Le livre de poche - 222 pages

Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n'a plus que deux mois à vivre.
Des journalistes du monde entier sollicitent des interviews de l'écrivain que sa misanthropie tient reclus depuis des années. Quatre seulement vont le rencontrer, dont il se jouera selon une dialectique où la mauvaise foi et la logique se télescopent. La cinquième lui tiendra tête, il se prendra au jeu. Si ce roman est presque entièrement dialogué, c'est qu'aucune forme ne s'apparente autant à la torture.
Les échanges, de simples interviews, virent peu à peu à l'interrogatoire, à un duel sans merci où se dessine alors un homme différent, en proie aux secrets les plus sombres. Premier roman d'une extraordinaire intensité, où Amélie Nothomb, 25 ans, manie la cruauté, le cynisme et l'ambiguïté avec un talent accompli.

Bon, pour celui-ci, je reconnais que je triche un peu... je n'ai jamais vu l'adaptation. Mais pourquoi pas un jour ?
J'ai hésité un moment avant de me lancer. A-t-on vraiment besoin de chroniquer le premier roman d'un auteur largement reconnu dans nos contrées ? Finalement, je voulais juste en causer deux mots.
D'abord, m'étant vite fait renseigné sur ce sujet avant de le lire, j'avais été pantoise devant les critiques qui posait la question suivante : Nothomb a-t-elle vraiment écrit seule ce roman ? N'était-elle pas trop jeune ?
Aujourd'hui, ce n'est plus tant la question qui me laisse pantoise mais la réponse à celle-ci. Parce que oui, il y a de quoi se poser la question. Mais en même temps, il y a-t-il seulement un seul écrivain qui écrive seul, au sens strict du terme? Bien sûr que non ! Ils sont bien entourés et corrigés. Quoiqu'il arrive non.
Elle pousse loin, pour une jeune femme, la réflexion sur la condition de l'auteur sur la fin de sa vie et de son oeuvre. J'aime être parfois un peu Candide. Oui, je veux fermer les yeux sur cette question parce que j'ai adoré ce roman et que, ayant lu pas mal de Nothomb, je refuse de casser ce mythe. Pour moi, non elle ne l'a certainement pas écrit seule, mais au même titre que tous les autres auteurs. Et puis, quand on s'apprête à sortir son premier roman, autant envoyer la patate et faire impression, non ? Là, pour le coup c'est réussi !

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