Ôde à l'oisiveté

Jeudi 13 décembre 2018



J'ai longtemps cru que j'étais une "adaptée de la société". Je parle aux gens sans difficulté même si je ne les porte pas dans mon coeur. Je suis capable de changer de métier tous les 6 mois et même de tenir une prod.

Mais aujourd'hui le doute m'a rattrapée. Et puis qu'est-ce que c'est que d'être "adapté•e de la société" ? 

Je me lève 5 fois par semaine à 4h35 depuis bientôt 9 mois et certains jours, je me sens comme perdre pied. Déjà. Alors oui, c'est vrai que je n'ai pas eu de congé depuis (excepté pour enterrer ma mamie et vider l'eau de mon rez-de-chaussée... youpi). Mais je ne pense pas que ce soit une raison suffisante dans la mesure où j'ai des week-end de 2 jours et demi dont tout un samedi matin à dormir. Je suis las qu'on me demande toujours plus et surtout plus vite. Ultra connecté, ultra partout, ultra à la page, ultra tout. Et si peu de place pour l'erreur, restons concentrés ! On sera humain demain.

Oui mais comment rester au top de la concentration de 5h30 du matin (heure à laquelle je prends la route chaque jour pour aller travailler) à 13h30 (heure à laquelle je rentre chez moi (heure à laquelle je rentre, comptez une bonne marge d'erreur), puis toute l'après-midi (parce que j'ai aussi une vie privée qui me demande une certaine concentration) et la soirée (je ne me suis jamais autant brûlée que ces derniers mois).

Alors j'ai commencé à laisser de côté certaines activités, côté vie privée, bien entendu.
J'ai mis 2 mois et demi à terminer ma dernière lecture, alors qu'habituellement je lis 50 romans par an. Je ne fais qu'une heure de raid par semaine (quand j'en fais), alors que j'organisais des après-midi entières quelques mois en arrière. A la rentrée, je voulais m'inscrire à un cours/sport mais je n'ai pas su me convaincre que j'avais l'énergie nécessaire pour m'y pointer chaque semaine. J'ai également laissé mon blog de côté en me répétant chaque jour que non, pas aujourd'hui, j'écrirais demain après une bonne nuit de sommeil.

Heureusement, il n'y a pas que le négatif qui m'entoure au quotidien. Dernièrement, j'ai repris tranquillement le crochet (merci Noël pour cette occasion, le commercial n'a pas que du mauvais) et rencontré de chouettes personnes au boulot. Noël (encore lui) arrive à grands pas et je vais (enfin!) revoir ma famille et mes amis, les vrais de vrais. Même si je sais d'avance que je vais rentrer de ce petit voyage sur les rotules, je vais surtout en revenir ressourcée.
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Vendredi 14 décembre 2018


C'est drôle, aujourd'hui je reprends le brouillon de cet article après avoir écouté une bonne partie de l'émission "Grand bien vous fasse" sur France Inter sur les bienfaits de l'oisiveté. Le hasard fait bien les choses, n'est-ce pas ?

Je me suis beaucoup reconnue et je suis confortée d'entendre qu'il est bon de savoir être oisif, qu'on en a besoin en fin de compte. Chaque jour, il me faut au minimum 1 heure pour moi. Mon moment pénard en solo. J'en profite tant que la maison est calme.
Ce matin, j'ai numérisé plus de 2500 pages d'une revue et cette après-midi j'ai passé 1 heure exclusivement à chiller sur Instagram. Là, maintenant, je me sens bien. J'ai pris ma dose de jolies choses plus ou moins utiles. Je suis prête à affronter demain. Qu'il est important et bon pour notre équilibre de se laisser aller un peu à l'oisiveté de temps en temps.

Au bout du compte, je suis peut-être ce qui se fait de plus normal (qu'est-ce que la normalité d'ailleurs?). Usée de me pressée comme un citron, j'ai besoin de relâcher la pression pour entamer la journée suivante du bon pied.
Je me suis souvent dis que de considérer le crochet, la lecture ou encore la peinture comme vitaux était abusif. A la vérité, pas du tout en un sens.

Aujourd'hui, bien plus qu'hier, je suis fière de mes après-midi oisifs. C'est ce qui fait que malgré la fatigue accumulée je me lève encore si tôt chaque matin tout en tenant carrément debout.

Yes !

♥ Crochet ♥

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